Auteure : Amandine Gasnier, avocate
L’IRIDDA n’a pas manqué d’assister au colloque du 21 février dernier, organisé au Palais du Luxembourg à Paris, sous la direction de François-Xavier Roux-Demare, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’Université de Brest, et la présidence de Claire Bouglé-Le Roux, maître de conférences HDR en histoire du droit, directrice du laboratoire DANTE à l’Université de Paris Saclay, qui avait pour objet de faire le bilan des 10 ans de l’introduction de l’article 515-14 dans le Code civil et les perspectives que l’on peut espérer de ses dispositions.
Lors de cette journée, divers intervenants se sont succédé pour évoquer une réforme qui, selon l’avis majoritaire, est plutôt décevante et n’a pas fait véritablement évoluer la condition animale.
En effet, les animaux restent soumis aujourd’hui au régime du droit des biens et font donc partie du patrimoine des personnes malgré leur reconnaissance comme êtres vivants « doués de sensibilité ».
Pour la plupart des intervenants, cette réforme reste encore très incomplète quant :
En outre, les intervenants ont souligné que l’imprécision quant à la nature juridique de l’animal entrave la modification de l’appréciation des magistrats dans le cadre des contentieux qui leur sont soumis. En effet, l’analyse des décisions de jurisprudence démontre une culture très ancrée de traiter l’animal comme une chose, qui finalement n’a pas véritablement été modifiée par l’introduction dans le Code civil de l’article 515-14.
Ce bilan en demi-teinte ne doit pas pour autant effacer certaines avancées que le texte a impulsées :
A ce jour, environ 77% des Français souhaiteraient que les animaux bénéficient d’une personnalité non humaine. Il conviendrait dès lors de transposer dans les textes cette volonté des citoyens de donner plus de protection voire certains droits aux animaux,